samedi 3 mai 2008

Bestiolaire (1) : la raie


La raie râpe sur le dessus, glue dessous.
Morceau détrempé qu’on veut étreindre en dépit d’un vague effroi.
Cabrée à fleur d’eau elle fait son grand visage de craie et ces bords gauchis, ondulants gondolés.
Elle rit blanc.
On sait pour l’avoir cent fois vue sa nage ailée, sa ferme chiffe et les masses d’eau barattées par sa brasse et comment, flasquement cela mixe des mers, de pleines, pleine voile dans le visqueux du contact.
Losange amolli, mouchoir charnu.
Lui jettera-t-on cette poignée de câpres ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Superbe, lente, inquiétante, délicieuse, design, antique et moderne que cette raie ! Et les câpres : Des plombs du fusil du bonheur ! Bises

Les TAC a dit…

Telle la raie je m'aplatis :
merci !
Au plaisir de vous revoir dans ces parages.

Am Lepiq (monsieuye) a dit…

Vous aplatiriez-vous
— telle la raie alitée ?

ou :

Trop au lit
pour être au Net ?

Les TAC a dit…

Au lit que nenni :
au mur.
Car raie au mur, sébaste au pôle.
(c'est lundi...)

Anonyme a dit…

beau comme du Ponge !

juliette mézenc

Anonyme a dit…

la raie et l'idée que je m'en faisais me rappelant le bassin dans lequel l'aquarium les offrait aux caresses des enfants, bien m'en prit quand je déballais pour la cuisiner cette aile superbe d'une raie perlée - ? -, pas de douleur d'abord, le sang abondant sur l'émail blanc puis apercevoir mes doigts tout piqués de mille épines, le prélude douloureux à un plat fort goûté, ma foi.