dimanche 25 mai 2008

Faites des mères


La petite couronne que sans douceur on distend pour nous livrer passage est dans le bas des mères.

[...]
Peu d’instants après, aussi bien qu’à peu de distance, l’air accourt à nos palais neufs, radical et coulis, un cri se forme qu’ordinairement nous poussons, sans surprise ou alors le temps d’un éclair cois, et sitôt soufflés, soufflant, dans l’engouffrement libérant le vivat à nous-mêmes adressé, nous nous composons depuis la bouche, nous sommes souples et bons.
Vivants et viables. Couronnés.

[...]
Vivants et viables.
Naissant en même temps que le monde et brièvement couronnés, ne le sachant pas, l’apprenant par la suite en pure perte.
À peu d’entre nous cette couronne-là suffit.

[...]
je cherche dans l’obscurité la mère de la mère du Michael K. de Coetzee, sa face obscurcie par l’ombre lors qu’en songe Michael K. a convoqué la brique crue, les figuiers de Barbarie et le roseau, les pieds nus de la fillette aux poulets qui jadis fut sa mère, je vais cherchant la lignée sans bornes des mères que nous appelons tous, arc-boutés contre les lits du fond de l’enfance où nous avions le droit (et la folie de croire ce droit incessible) de les appeler dans le noir.
Je cherche l’infinie lignée d’enfants.
Je chasse dans la vie secrète que nous ne voyons pas, où nous allons berçant notre fini sur l’infini des mères.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que c'est beau, bravo. Bises du XXe.Karine