samedi 6 septembre 2008

Le plomb, la plume


Alain Veinstein recevait le 2 septembre Pascal Quignard :
« Je comptais ne pas écrire cette rentrée, parce que j’avais fait paraître un livre, La nuit sexuelle, l’an dernier, pour lequel j’avais voulu aller en librairie, et donc je me sentais un peu fatigué, je disais à Michel Delorme, qui dirige les éditions Galilée, que non, cette année je pensais que j’allais me reposer et ne pas... Il m’a dit qu’il n’en était pas question, que - évoquant le nom de Nicolas Sarkozy très clairement -, que l’on ne pouvait pas laisser dans un état... comment dire... jamais, dans l’histoire nationale, la vulgarité, l’absence des lettres n’avaient été aussi grandes et qu’il fallait à tout prix que, dans ce cas-là, les lettrés ne se taisent pas et qu’il était un devoir pour moi de publier un livre. J’ai trouvé ça très gentil, et puis après j’ai trouvé ça pas forcément faux et je me suis dit : “Bon, eh bien, pendant cinq ans, je vais publier un livre par an, c’est une façon, comment dire, de défendre les lettres grecques ici, ou les lettres chinoises là...” Il y a [...] quelque chose de l’ordre de la réaction qu’il faut déchirer et, dans ce cas-là, les lettrés sont ceux qui déchirent lettre à lettre les mots qui veulent se prendre pour des mots. »

1 commentaire:

katch a dit…

Ayant religieusement écouté cette émission la semaine dernière, le livre en question a été dégusté hier, alors que je suis en escapade bruxelloise.

D'autant plus charmé de découvrir vos quelques lignes ce matin.

Salutations "gauffrées".