mardi 9 septembre 2008

des traces de pas dans la neige


(L’amour, expose Meaume le Graveur dans Terrasse
à Rome
, se compose d’images obsédantes à qui s’y
prend (Meaume le Graveur sait de quoi il parle).
Puis, « S’ajoute à ces visions irrésistibles une
conversation inépuisable qui s’adresse à un seul
être auquel tout ce qu’on vit est dédié. » (36))
Ce pour quoi inversement l’on a fini par s’amuïr
sans plus de ruelle au cœur où tenir salon, sans
plus rien dédier à qui l’on sait - dont pourtant
l’on croyait ne jamais vouloir quitter l’orbite,
ad vitam demeurer l’espèce d’orant dans la sotte
ferveur, ce comburant interminable et crâne avec
l’incendie qu’on s’imaginait émanant de qui l’on
sait, depuis qui l’on sait ronflant, crevant mes
deux yeux, et l’air chaud bouchonnant pour mieux
encapsuler cette paire d’oreilles - un jour vint
cependant où les jours (l’exténuation des jours)
ont mouché qui l’on sait, sa bûche brasillante ;
implacables mouchettes des jours passant, le cou
qu’elles coupent à nos ouvrages - il n’empêche :
le droit nous fut dès lors accordé de porter les
mains en coupe et le feu, de le porter, dès lors
où bon nous semble. On le laisse, s’éloigne, son
buisson déjà fait un point. C’est se taire qu’on
veut. Je vais en silence, dedans la matière d’un
silence dénué néanmoins de pesanteur, un silence
de quelque part en arrière de moi, qui sait s’il
ne s’agit pas de renouer pour l’occasion avec le
silence de l’enfant, unique, qu’on fut. Écrire ?
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Écrire, pour MD, c’est se taire. On sait, hélas,
pour avoir pratiqué les mathématiques, que toute
proposition n’est pas nécessairement réversible.
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(« — Où mènent donc ces pas ? (La fin des temps)
À soi-même répondis-je. C’est cela le cœur. Sans
le cœur, on ne peut arriver nulle part. » (231))

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