samedi 7 mars 2009

Thiais (03)


[voir ici]
« Vous êtes née, madame Jasmine E. M., à M., le 1er janvier 1946.
Vous avez vu le jour dans un pays d’ocre et d’hectares d’oliviers, de collines douces et de pain rond.
Vous avez vu le jour là où jamais l’on ne laisse un homme, ou une femme, se porter seul en terre.
Nous ignorons ce qui fait que votre parcours s’achève ici, dans le pâle et le gris, dans le froid. Et pour quelle raison cette solitude ?
À ces questions pour toujours sans réponse nous tâchons aujourd’hui d’opposer notre présence menue à vos côtés, nos pensées sobres, et ces quelques lignes du Libanais Khalil Gibran :
“Qu’est-ce donc que mourir, si ce n’est s’offrir nu au vent et s’évaporer au soleil ?
[...]
Quand vous aurez bu à la rivière du silence, alors seulement vous pourrez véritablement chanter.
[...]
Et dès lors que la terre aura réclamé votre corps, vous saurez enfin danser.”
Adieu, madame. »

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