lundi 17 mars 2008

Snapshot : la cauriste

Une ample Africaine tient au creux d’un van tressé qu’elle a calé dans son giron une poignée de cauris, les jours sont lénifiants, considérable la ramée et tendre encore, c’est sur un banc vert wagon du boulevard Ornano, le printemps vient, consultante sans mise qu’on lui envierait, lasse il semble. À ses deux pieds deux mules. « Il m’a dit qu’il allait divorcer — Il ne va pas divorcer (la voix, son noir volume, le visage de cuir oint qui l’épanche) — Mais il m’a dit (grasse, en cheveux) — Il ne va pas divorcer (le cuir est impavide). »
Alors on lisait Stolz : Il lui fallait apprendre à voir, songeait-il confusément, et soudain il se sentit submergé d’une immense nostalgie de contemplation tranquille.
L’observation contre la scie du souvenir.
(750 signes)

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