Affichage des articles dont le libellé est quinquets dans la ville. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est quinquets dans la ville. Afficher tous les articles

mardi 10 février 2009

Monte là-dessus


Cela se situe là.
Très étonnamment la croisée de ces rues-ci, au bas quand c’est en haut que la rencontre eut lieu – la rencontre c’est ailleurs : plutôt sa perpétration, les mois de soi s’abolissant et à cette abolition bichant, c’était là.
Sapidité ci-devant.
D’où vient qu’en bas cela sourde quand c’est là-haut.
Si bien qu’au pied des marches – bruine à pavé gras, on souhaiterait qu’il fît nuit, qu’un lampion l’huile, qu’on déploie des grisettes -, je me scinde – car P* poussa là : lors la carte postale est itou le plus confidentiel de soi, le for, soi certes non plus prescrit mais soi tout à fait, soi sans soif ni fin, soi reclus peut-être mais parfois s’expansant, soi sans pleur, soi à soi soumis, soi sous l’astreinte et l’assouplissement.
Ductile.
Sans compter un défilé fondu vers Saint-Vincent, des tantes exhumées, croit-on, de Notre-Dame-des-Fleurs.
On paye à la librairie le dernier Jean Rolin, deux recueils de Roubaud, les Histoires blanches d’André Frédérique.
Sur quoi retour gourbi.

jeudi 19 juin 2008

on briffe on débriefe (mercredi jeudi)


(poème en vers justifiés)

l’on s’en fut à six, ce mercredi, au 6
mêmement de la rue balzac - ayant fait
sauter toutes la piggy bank perso plus
sûrement qu’au casino d’aix-les-bains,
et k. et i. et k., s. et m., itou bibi
du lot - pour découverte gastronomique
chez gagnaire - ou « le plaisir par la
cuisine » : service impec (et ce speck
lardant la lotte à la nacre sur lit de
chou cœur de bœuf avec se souvient-on,
marmelade de fenouil à la badiane). de
petits soins discrets, feutrés mais ce
sont d’abord les amuse-bouche, tartare
de bœuf sous œufs de saumon organique,
infusion au vadouvan (qu’est-ce, déjà,
que le vadouvan / oui / c’est, oui, un
mélange d’épices venu d’inde) - s’agit
d’enchaîner avec la mousseline - ah ce
vert d’avocat, fouetté - de pompadour,
en persillade, piochant ici, là, et là
de petits escargots. rondelles de pain
d’épice croquantes pour la moutarde de
shiitake - sur quoi l’on donne dans le
gras de seiche qu’on accompagne de son
sorbet d’olives vertes de lucques. ah,
césar, le gras de seiche, par la grâce
d’antisèches rendons à truc ce qui lui
appartient. ah. après : pamericelli e.
nignon, onomastique à papilles, on lit
on mange on mange et lit puis remange,
plat : lotte susdite, on n’y reviendra
pas. les desserts (cinq) après qu’on a
ôté (saisies pour ce faire comme entre
quelque pince chirurgicale un carré de
gaze, au moyen d’une cuiller ainsi que
d’une fourchette (gloussements assurés
de la tablée joyeuse et déjà riant aux
anges du fourneau de toutes ses dents)
expertement maniées par le serveur qui
nous fut attribué), après qu’on a ôté,
donc, les premières serviettes pour en
déposer d’impolluées, d’empesées, bien
que de fines (la batiste ? l’on ignore
hélas les arcanes des tissus). dessert
cédant aux tendances régressives de la
guimauve et du malabar, mais il y a de
quoi, quoi qu’il en soit, se goberger,
encore, jusqu’à satiété - à l’heure où
passe le café ou l’infusion qu’on boit
avec cet ultime chocolat, portant logo
gagnaire sur lequel on s’enquiert dans
de derniers rires avant la balade, une
flânerie digestive le long - direction
de la concorde - des champs-élysées et
lambinant vers les tuileries, où serra
continue d’exposer les courbes d’acier
de clara-clara dans le fer à cheval de
l’entrée. cela se rassoit, cela reboit
puis cela se sépare à la bouche proche
du métro (bibi sautant sur l’avenue de
l’opéra dans un autobus numéro 95 - il
fait soleil et chaud, bibi somnole, le
dix-huitième arrondissement se profile
au-delà de la place clichy, du pont en
fer tandis que la mémoire gustative de
bibi vire, volte et multiplie à l’envi
les loopings, le plaisir en bouche est
long à refluer, le lendemain l’on s’en
reparlera par mail. ah, ce pierre...).

samedi 10 mai 2008

puis on fermerait néanmoins les yeux


(poème en vers justifiés)

d’une terrasse à stalingrad décoller
sans chapka. longeant, c’est soleil,
telle rotonde qui fut l’octroi. file
soleil faisant, sec et sans un pli :
goutte d’or dans le concentré de qui
l’on sait, concentrant ce que de qui
l’on sait on sait et rameutant à soi
ce sot savoir sans son, sec, à telle
enseigne qu’on sait dans l’or vif de
l’après-midi risquer (sous ce soleil
qui mieux qu’un foret perce ou troue
ce qu’on sait être soi — ce menu jeu
d’os, ce brimbalement comme trépané,
cuit sous l’astre en perce...) de ne
plus voir et d’aveugler l’ici. alors
on donne en dépit de qui l’on sait à
qui l’on sait ce que l’on voit — les
fouets amollis sous le pont au noir,
rails où trinquaillent deux express,
les gâteaux marqués « bégnés » (sic)
qu’on propose au chaland, de l’autre
côté d’un guichet entre de gras tas,
roses, verts à l’égal des vieux murs
de São Salvador de Bahia de Todos os
Santos, offrant itou à qui l’on sait
tels bouquets de menthe en vrac dont
en songe on lui fait un thé — et où,
les pains de sucre qu’autrefois l’on
cassait chez l’amie chère au coron ?
à qui l’on sait les babouches, cette
djellaba sur son cintre, les burnous
ainsi que toute dinanderie repoussée
puis le vert venu dans l’extrêmement
menu des branches. à qui l’on sait —
bicyclettes et voitures et quartiers
de viande hallal. l’on sait que l’on
n’erre jamais qu’avec qui l’on sait.
------------------------------------
l’on ne s’en réjouit guère quoiqu’on
sache devoir chaque fois, sans répit
s’en réjouir. tel est l’inconsolable
innommable appel perforant du coeur,
sec, sans un pli, l’or vif à travers
la pleine figure et la vrille de ces
soleils invariablement concentrés et
leurs mèches, les trépans usinés par
qui l’on sait dont on sait devoir au
ciel des jours l’un après l’autre et
ad vitam sottement saluer la gloire.

mardi 15 avril 2008

De broc (annoncette)

Rataplan :
à venir de loin en loin une rubrique « Quinquets dans la ville » (textaillons ou photos) - cf. par anticipation le
17 mars 2008.

lundi 17 mars 2008

Snapshot : la cauriste

Une ample Africaine tient au creux d’un van tressé qu’elle a calé dans son giron une poignée de cauris, les jours sont lénifiants, considérable la ramée et tendre encore, c’est sur un banc vert wagon du boulevard Ornano, le printemps vient, consultante sans mise qu’on lui envierait, lasse il semble. À ses deux pieds deux mules. « Il m’a dit qu’il allait divorcer — Il ne va pas divorcer (la voix, son noir volume, le visage de cuir oint qui l’épanche) — Mais il m’a dit (grasse, en cheveux) — Il ne va pas divorcer (le cuir est impavide). »
Alors on lisait Stolz : Il lui fallait apprendre à voir, songeait-il confusément, et soudain il se sentit submergé d’une immense nostalgie de contemplation tranquille.
L’observation contre la scie du souvenir.
(750 signes)