Maintenant, c'est par ici que ça se passe :
L'escargot fait du trapèze
(à quatre mains avec Joëlle Olivier)
Bonne lecture !
dimanche 17 février 2013
mardi 9 février 2010
Tour de casse-casse
[casse, daniel foucard, laureli/léo scheer, 2010]
daniel foucard sait les gratte-ciel de la planète et la hauteur qu’ils font.
daniel foucard prend le temps de réfléchir à l’agencement des petits tas.
foucard sort casse.
casse narre une affaire d’art et de faussaire.
il se rend sur les lieux, se promène, regarde
casse dit un casse imparable.
tu crois vraiment ?
casse polar est un engin épistolaire à un correspondant dont le pacson d’épîtres émet en direction d’un chinois dit li — casse articule des noms propres, très propres, qu’on brûle de tenir pour symboles.
tu crois vraiment ?
ou pas.
casse plein ses lettres — la guerre de l’intelligence est une énergie collective — se clôt sur des post-scriptum socio-politiques mettons (quoique « aucun trait d’union n’[ait] été utilisé pour l’écriture de ce livre ») auxquels est attribuée une police de caractères distincte — on sait au moins depuis civil que foucard et la police de caractère...
dans ce bar, on ne parle que de la pluie et du beau temps
casse pour autant n’est pas duel, il est bien plus que cela.
cocktail de dissipation, de douceur et d’abandon
casse en missives attire encore l’œil avec une vietnamienne qu’on aime et puis qu’on baise, à laquelle on fait un enfant.
tu crois vraiment ?
il y a dans casse des sentences asiatiques déboulonnées bredi-breda page quatre-vingt-huit — casse a tôt fait de donner à entendre que schème n’est pas un ornement.
sans même un regard vers son complice
casse ici cause une langue de manuel, de précis, là plus, quasi popu, ailleurs encore c’est autre chose, et puis de la sci-fi.
casse brasse, casse est une diablerie.
à toi
du temps qu’on était sorbonagre on aurait dit dentelle du feuilleté actantiel, brouillage et balisage, mise en abyme contre effet de réel.
on dit pop, trash, cool, bariolé, déjanté, imitatif, fun, musicable, fuckable, rangeable, pratique, traditionnel, authentique, frais, chic, etc.
non. on dit que casse est ficelle comme un fusil à tirer dans les coins.
tourner la page serait encore trop simple
casse est toujours ailleurs et sans cesse autre chose. autrement.
par casse et c’est conçu pour : on se fait forcément avoir.
on dit de quoi ça parle et quand ? qui au final ? à qui et puis pourquoi ?
on dit 980 000.
foucard a sorti casse.
daniel foucard doit se réactiver après chaque expo.
le 4 janvier dernier on inaugurait à dubaï la plus haute tour de la planète, burj khalifa.
casse arrivait le 6.
tu ferais quoi, toi ?
[on signale : daniel foucard sera ce jeudi 11 février 2010 à partir de 19 heures à la librairie pensées classées, 9 rue jacques cœur, paris, pour une soirée lecture/discussion/signature]
daniel foucard sait les gratte-ciel de la planète et la hauteur qu’ils font.
daniel foucard prend le temps de réfléchir à l’agencement des petits tas.
foucard sort casse.
casse narre une affaire d’art et de faussaire.
il se rend sur les lieux, se promène, regarde
casse dit un casse imparable.
tu crois vraiment ?
casse polar est un engin épistolaire à un correspondant dont le pacson d’épîtres émet en direction d’un chinois dit li — casse articule des noms propres, très propres, qu’on brûle de tenir pour symboles.
tu crois vraiment ?
ou pas.
casse plein ses lettres — la guerre de l’intelligence est une énergie collective — se clôt sur des post-scriptum socio-politiques mettons (quoique « aucun trait d’union n’[ait] été utilisé pour l’écriture de ce livre ») auxquels est attribuée une police de caractères distincte — on sait au moins depuis civil que foucard et la police de caractère...
dans ce bar, on ne parle que de la pluie et du beau temps
casse pour autant n’est pas duel, il est bien plus que cela.
cocktail de dissipation, de douceur et d’abandon
casse en missives attire encore l’œil avec une vietnamienne qu’on aime et puis qu’on baise, à laquelle on fait un enfant.
tu crois vraiment ?
il y a dans casse des sentences asiatiques déboulonnées bredi-breda page quatre-vingt-huit — casse a tôt fait de donner à entendre que schème n’est pas un ornement.
sans même un regard vers son complice
casse ici cause une langue de manuel, de précis, là plus, quasi popu, ailleurs encore c’est autre chose, et puis de la sci-fi.
casse brasse, casse est une diablerie.
à toi
du temps qu’on était sorbonagre on aurait dit dentelle du feuilleté actantiel, brouillage et balisage, mise en abyme contre effet de réel.
on dit pop, trash, cool, bariolé, déjanté, imitatif, fun, musicable, fuckable, rangeable, pratique, traditionnel, authentique, frais, chic, etc.
non. on dit que casse est ficelle comme un fusil à tirer dans les coins.
tourner la page serait encore trop simple
casse est toujours ailleurs et sans cesse autre chose. autrement.
par casse et c’est conçu pour : on se fait forcément avoir.
on dit de quoi ça parle et quand ? qui au final ? à qui et puis pourquoi ?
on dit 980 000.
foucard a sorti casse.
daniel foucard doit se réactiver après chaque expo.
le 4 janvier dernier on inaugurait à dubaï la plus haute tour de la planète, burj khalifa.
casse arrivait le 6.
tu ferais quoi, toi ?
[on signale : daniel foucard sera ce jeudi 11 février 2010 à partir de 19 heures à la librairie pensées classées, 9 rue jacques cœur, paris, pour une soirée lecture/discussion/signature]
lundi 27 juillet 2009
Thiais (05)
[voir ici]
« Faut-il se décourager, madame ?
Vous reposez devant nous, et pourtant, je ne suis pas même capable de prononcer comme il convient votre nom.
Faut-il se décourager ?
Vous reposez devant nous, madame Anekhan L., mais il m’a fallu un dictionnaire pour situer précisément le Laos où vous êtes née, le 03 décembre 1952 ; pour identifier sa capitale, où vous avez vu le jour.
Faut-il se décourager, madame, à la pensée qu’ayant parcouru la moitié du monde, vous deviez le laisser en compagnie d’une poignée d’inconnus ?
Au découragement, à ce qui passe et qu’on ne retient pas, souvent j’oppose un livre. Songeant au Mékong, que vous avez connu, j’ai choisi Duras, qui l’a connu aussi, quoique bien en aval.
J’ai choisi le Mékong, qui passe et qu’on ne retient pas :
“Je regarde le fleuve. Ma mère me dit quelquefois que jamais, de ma vie entière, je ne reverrai des fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages, le Mékong et ses bras qui descendent vers les océans, ces territoires d’eau qui vont aller disparaître dans les cavités des océans. Dans la platitude à perte de vue, ces fleuves, ils vont vite, ils versent comme si la terre penchait.”
Adieu, madame. »
« Faut-il se décourager, madame ?
Vous reposez devant nous, et pourtant, je ne suis pas même capable de prononcer comme il convient votre nom.
Faut-il se décourager ?
Vous reposez devant nous, madame Anekhan L., mais il m’a fallu un dictionnaire pour situer précisément le Laos où vous êtes née, le 03 décembre 1952 ; pour identifier sa capitale, où vous avez vu le jour.
Faut-il se décourager, madame, à la pensée qu’ayant parcouru la moitié du monde, vous deviez le laisser en compagnie d’une poignée d’inconnus ?
Au découragement, à ce qui passe et qu’on ne retient pas, souvent j’oppose un livre. Songeant au Mékong, que vous avez connu, j’ai choisi Duras, qui l’a connu aussi, quoique bien en aval.
J’ai choisi le Mékong, qui passe et qu’on ne retient pas :
“Je regarde le fleuve. Ma mère me dit quelquefois que jamais, de ma vie entière, je ne reverrai des fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages, le Mékong et ses bras qui descendent vers les océans, ces territoires d’eau qui vont aller disparaître dans les cavités des océans. Dans la platitude à perte de vue, ces fleuves, ils vont vite, ils versent comme si la terre penchait.”
Adieu, madame. »
lundi 6 juillet 2009
Hue
Günter Grass, Le tambour, traduction Jean Amsler :
« Répétant sans arrêt : “On va ben voir” et “ben voir un peu”, le docker continua de haler la corde, mais avec un effort accru, il descendit les pierres au-devant de la corde et tendit la main — maman ne se détourna pas assez tôt — d’un geste large vers l’échancrure gargouillante du granit, chercha, saisit quelque chose, raffermit sa prise, tira et réclamant à grands cris place libre balança à la volée, au milieu de nous, quelque chose de lourd qui ruisselait, un paquet de vie jaillissante : une tête de cheval, une tête de cheval fraîche, comme authentique, la tête d’un cheval noir, une tête de moreau à crinière noire donc qui hier encore, avant-hier encore pouvait avoir henni ; car la tête n’était pas pourrie, ne sentait rien, tout au plus l’eau de la Mottlau ; mais tout sur le môle sentait cela.
Déjà l’homme à la casquette de docker — à présent il l’avait rejetée sur la nuque — se tenait jambes écartées au-dessus du morceau de carcan, hors duquel surgissaient furieusement de petites anguilles vert clair. L’homme avait de la peine à les attraper ; car des anguilles, sur des pierres lisses et par-dessus le marché humides, se meuvent vite et adroitement. En même temps, aussitôt, les mouettes et les cris de mouettes furent sur nous. Elles plongeaient, se mettaient à trois ou quatre pour attraper une anguille petite ou moyenne ; elles ne se laissaient pas chasser ; le môle était à elles. Pourtant le docker réussit, en tapant à tour de bras et en plongeant les mains parmi les mouettes, à mettre deux douzaines peut-être de petites anguilles dans le sac que Matzerath, serviable comme il s’en donnait volontiers l’air, lui tenait. De la sorte il ne put voir maman pâlir à la manière d’un fromage blanc et, tout de suite après, appuyer la tête sur l’épaule de Jan et sur le col de velours.
Mais une fois les anguilles petites et moyennes dans le sac, le docker, de qui la casquette était tombée par terre au cours de ce travail, commença à extraire du cadavre des anguilles plus grosses, de couleur sombre. Alors maman dut s’asseoir, Jan voulut lui détourner la tête, mais elle ne se laissa pas faire et continua furieusement de darder un regard globuleux de vache sur l’autopsie grouillante à laquelle procédait le docker.
“Voyons voir”, haletait-il par intervalles. “Eh ben on va regarder.” En s’aidant de sa botte d’égoutier, il entrebâilla la bouche du cheval et fourra un gourdin entre les mâchoires de telle sorte qu’une impression se forma : toute la denture jaune de la bête éclatait de rire. Et quand le docker — maintenant on voyait que par le haut il était chauve et ovoïde — plongea les deux mains dans le gosier et en tira d’un seul coup deux anguilles, grosses au moins comme le bras et aussi longues, maman aussi en eut la gueule ouverte : elle rejeta tout son déjeuner, albumine grumeleuse et jaune d’œuf qui s’étirait en fils parmi des flocons de pain blanc baignés de café au lait, sur les pierres du môle. Elle était encore agitée de spasmes, mais plus rien ne venait ; elle n’avait pas tellement mangé au petit déjeuner, parce qu’elle avait du poids en trop et voulait absolument maigrir. Elle essayait pour ce motif toutes sortes de régimes qu’elle suivait rarement — elle mangeait en cachette — et il n’y avait qu’une chose à laquelle elle se tînt : la gymnastique du mardi à l’Organisation féminine, bien que Jan et même Matzerath la prissent à la rigolade quand, avec son sac de sport, elle allait chez ses rombières grotesques, travaillait, en satin bleu, aux massues et cependant ne maigrissait pas.
Cette fois-là, maman avait au plus craché une demi-livre sur les pierres et elle eut beau se forcer elle ne parvint pas à perdre davantage. Ce qui venait encore n’était que mucosités verdâtres — mais les mouettes vinrent aussi. Elles étaient déjà sur place quand elle se mit à vomir ; elles viraient plus bas, se laissaient tomber avec un “flac” gras, se battaient pour le déjeuner de maman ; elles n’avaient pas peur de prendre du poids. Il n’y avait pas moyen de les chasser — qui l’aurait pu ? — tandis que Jan Bronski en avait peur et tenait ses mains sur ses beaux yeux bleux. »
« Répétant sans arrêt : “On va ben voir” et “ben voir un peu”, le docker continua de haler la corde, mais avec un effort accru, il descendit les pierres au-devant de la corde et tendit la main — maman ne se détourna pas assez tôt — d’un geste large vers l’échancrure gargouillante du granit, chercha, saisit quelque chose, raffermit sa prise, tira et réclamant à grands cris place libre balança à la volée, au milieu de nous, quelque chose de lourd qui ruisselait, un paquet de vie jaillissante : une tête de cheval, une tête de cheval fraîche, comme authentique, la tête d’un cheval noir, une tête de moreau à crinière noire donc qui hier encore, avant-hier encore pouvait avoir henni ; car la tête n’était pas pourrie, ne sentait rien, tout au plus l’eau de la Mottlau ; mais tout sur le môle sentait cela.
Déjà l’homme à la casquette de docker — à présent il l’avait rejetée sur la nuque — se tenait jambes écartées au-dessus du morceau de carcan, hors duquel surgissaient furieusement de petites anguilles vert clair. L’homme avait de la peine à les attraper ; car des anguilles, sur des pierres lisses et par-dessus le marché humides, se meuvent vite et adroitement. En même temps, aussitôt, les mouettes et les cris de mouettes furent sur nous. Elles plongeaient, se mettaient à trois ou quatre pour attraper une anguille petite ou moyenne ; elles ne se laissaient pas chasser ; le môle était à elles. Pourtant le docker réussit, en tapant à tour de bras et en plongeant les mains parmi les mouettes, à mettre deux douzaines peut-être de petites anguilles dans le sac que Matzerath, serviable comme il s’en donnait volontiers l’air, lui tenait. De la sorte il ne put voir maman pâlir à la manière d’un fromage blanc et, tout de suite après, appuyer la tête sur l’épaule de Jan et sur le col de velours.
Mais une fois les anguilles petites et moyennes dans le sac, le docker, de qui la casquette était tombée par terre au cours de ce travail, commença à extraire du cadavre des anguilles plus grosses, de couleur sombre. Alors maman dut s’asseoir, Jan voulut lui détourner la tête, mais elle ne se laissa pas faire et continua furieusement de darder un regard globuleux de vache sur l’autopsie grouillante à laquelle procédait le docker.
“Voyons voir”, haletait-il par intervalles. “Eh ben on va regarder.” En s’aidant de sa botte d’égoutier, il entrebâilla la bouche du cheval et fourra un gourdin entre les mâchoires de telle sorte qu’une impression se forma : toute la denture jaune de la bête éclatait de rire. Et quand le docker — maintenant on voyait que par le haut il était chauve et ovoïde — plongea les deux mains dans le gosier et en tira d’un seul coup deux anguilles, grosses au moins comme le bras et aussi longues, maman aussi en eut la gueule ouverte : elle rejeta tout son déjeuner, albumine grumeleuse et jaune d’œuf qui s’étirait en fils parmi des flocons de pain blanc baignés de café au lait, sur les pierres du môle. Elle était encore agitée de spasmes, mais plus rien ne venait ; elle n’avait pas tellement mangé au petit déjeuner, parce qu’elle avait du poids en trop et voulait absolument maigrir. Elle essayait pour ce motif toutes sortes de régimes qu’elle suivait rarement — elle mangeait en cachette — et il n’y avait qu’une chose à laquelle elle se tînt : la gymnastique du mardi à l’Organisation féminine, bien que Jan et même Matzerath la prissent à la rigolade quand, avec son sac de sport, elle allait chez ses rombières grotesques, travaillait, en satin bleu, aux massues et cependant ne maigrissait pas.
Cette fois-là, maman avait au plus craché une demi-livre sur les pierres et elle eut beau se forcer elle ne parvint pas à perdre davantage. Ce qui venait encore n’était que mucosités verdâtres — mais les mouettes vinrent aussi. Elles étaient déjà sur place quand elle se mit à vomir ; elles viraient plus bas, se laissaient tomber avec un “flac” gras, se battaient pour le déjeuner de maman ; elles n’avaient pas peur de prendre du poids. Il n’y avait pas moyen de les chasser — qui l’aurait pu ? — tandis que Jan Bronski en avait peur et tenait ses mains sur ses beaux yeux bleux. »
mardi 30 juin 2009
puis de nouveau griffonnant au coin du feu
et cet accrochement des vivants à la vie –
on sait un peu le maître, un peu le vieux,
si bien qu’avant l’âpre sommeil maclé l’on
élit le marais aux carcasses d’oiseaux, ce
voisinage sec - on craint sinon l’écœurant
remuage de sucs dont le vieux vomirait kif
le remuement car qui fissa se décatit s’en
va brimbalant sa piètre chimie de la tripe
spadassine, de gras organes ecchymotiques,
de fonds, et l’alentour dans le même temps
vain s’aigrissant, le monde qui se vide et
vicie sous l’œil des vieux qu’on est, sera
ad vitam. contre un toupin crachant on dit
corne, ce bec, la dessiccation pendillante
au large de quoi croisent les chèvres suie
et cendre, bref, nos cœurs dessuintés pour
permettre qu’au cœur de la vaste nuit sans
fond l’on s’autorise ici ou là les mirages
tarte, la larmiche, le transport rémittent
sans qu’en soit jamais corrodé pour autant
le quant-à-soi rp - se tenir, s’y tenir, y
tenir comme à sa prunelle, l’œil de vieux,
l’œil-de-vieux - à moins que la longue-vue
sertisseuse de pâtre, ce qu’il convient de
ténuité, d’obstination à durer, de tenaces
attachements, c’est là qu’est tout pinget,
badadia et corcoran - l’homo bulla dans le
creux du mouchoir et sans autre prétention
que bribe ou marge. vanitas crasse, pinget
c’est ça, le nez dedans et pourtant sursum
corda, « comme on dit à la messe », contre
pommard et toupin repoussant, glaviotant :
simone vivace et modestement crâne. mieux,
simone ou les vieux deux facettes – chacun
ce harnais, à tous la charrue, cette haute
exigence de nous – du nerf – quoique ligne
à ligne dans la mouise et la patouillant :
pas à pas jusqu’au dernier - et fi donc si
semi clabotant. j’ai plus de souvenirs que
si – attention réminiscences – surtout les
bons qui font si mal – tu me laisses finir
comme ça ? grasse crasse grise, cette scie
du souvenir et de l’observation - derechef
on désire pour soi le marais aux carcasses
d’oiseaux, souhaitant, quasi rendu une fin
pareille en sommeil et repli, la révérence
cornée, passer dans l’inaperçu, on se rêve
un terme induré, à tel feu durci, écailles
indifféremment ou le fer de la bêche, sans
sécrétions, sans plus (rideau) d’effusions
ni de tissus muqueux - telle poussière dès
longtemps promise aux deux cents os - bien
que fussent, et dès longtemps, perdus tous
les espoirs de cette poudre aux yeux. dans
un ultime élan on tient là-bas, petitement
à devenir l’organiste vieil et tordu comme
une mandragore, on tient à s’entêter, vers
où passe la gardeuse qu’on dit finaude, et
plus largement quelque part entre fantoine
et agapa, on tient, donc, à s’user sur les
notes (un merle en siffle trois) ainsi que
sur la phrase, « sept mille fois sept fois
répétée », chantre à l’ambitionner idéale,
quoiqu’on la sache, à jamais, « pas encore
trouvée » - tu me laisses finir comme ça ?
on sait un peu le maître, un peu le vieux,
si bien qu’avant l’âpre sommeil maclé l’on
élit le marais aux carcasses d’oiseaux, ce
voisinage sec - on craint sinon l’écœurant
remuage de sucs dont le vieux vomirait kif
le remuement car qui fissa se décatit s’en
va brimbalant sa piètre chimie de la tripe
spadassine, de gras organes ecchymotiques,
de fonds, et l’alentour dans le même temps
vain s’aigrissant, le monde qui se vide et
vicie sous l’œil des vieux qu’on est, sera
ad vitam. contre un toupin crachant on dit
corne, ce bec, la dessiccation pendillante
au large de quoi croisent les chèvres suie
et cendre, bref, nos cœurs dessuintés pour
permettre qu’au cœur de la vaste nuit sans
fond l’on s’autorise ici ou là les mirages
tarte, la larmiche, le transport rémittent
sans qu’en soit jamais corrodé pour autant
le quant-à-soi rp - se tenir, s’y tenir, y
tenir comme à sa prunelle, l’œil de vieux,
l’œil-de-vieux - à moins que la longue-vue
sertisseuse de pâtre, ce qu’il convient de
ténuité, d’obstination à durer, de tenaces
attachements, c’est là qu’est tout pinget,
badadia et corcoran - l’homo bulla dans le
creux du mouchoir et sans autre prétention
que bribe ou marge. vanitas crasse, pinget
c’est ça, le nez dedans et pourtant sursum
corda, « comme on dit à la messe », contre
pommard et toupin repoussant, glaviotant :
simone vivace et modestement crâne. mieux,
simone ou les vieux deux facettes – chacun
ce harnais, à tous la charrue, cette haute
exigence de nous – du nerf – quoique ligne
à ligne dans la mouise et la patouillant :
pas à pas jusqu’au dernier - et fi donc si
semi clabotant. j’ai plus de souvenirs que
si – attention réminiscences – surtout les
bons qui font si mal – tu me laisses finir
comme ça ? grasse crasse grise, cette scie
du souvenir et de l’observation - derechef
on désire pour soi le marais aux carcasses
d’oiseaux, souhaitant, quasi rendu une fin
pareille en sommeil et repli, la révérence
cornée, passer dans l’inaperçu, on se rêve
un terme induré, à tel feu durci, écailles
indifféremment ou le fer de la bêche, sans
sécrétions, sans plus (rideau) d’effusions
ni de tissus muqueux - telle poussière dès
longtemps promise aux deux cents os - bien
que fussent, et dès longtemps, perdus tous
les espoirs de cette poudre aux yeux. dans
un ultime élan on tient là-bas, petitement
à devenir l’organiste vieil et tordu comme
une mandragore, on tient à s’entêter, vers
où passe la gardeuse qu’on dit finaude, et
plus largement quelque part entre fantoine
et agapa, on tient, donc, à s’user sur les
notes (un merle en siffle trois) ainsi que
sur la phrase, « sept mille fois sept fois
répétée », chantre à l’ambitionner idéale,
quoiqu’on la sache, à jamais, « pas encore
trouvée » - tu me laisses finir comme ça ?
lundi 15 juin 2009
Thiais (04)
[voir ici]
« Pour un peu, vous seriez ces quelques planches qui vous contiennent.
Vous vous appelez Claude A., vous êtes né le 9 juin 1944 à P.
Vous venez d’avoir 65 ans.
Quelques planches vous contiennent, et nous ignorons tout de vous.
Sauf ces planches où vous ranger.
Quel genre de vie est-ce là, où il arrive que des vivants portent en terre des morts sans famille, sans amis ?
Dans ce genre de vie-là, monsieur, nous n’avons pas plus d’âme que la boîte qui vous renferme.
Nous sommes debout, mais debout comme des planches.
Nous sommes en bois.
C’est pourquoi le geste que nous accomplissons ce matin paraît si dérisoire.
Soyez certain pourtant, qu’avec la toute petite âme que nous tâchons de mettre dans notre bois, nous saurons garder présent votre souvenir.
Nous ne vous oublierons pas.
Adieu, monsieur. »
« Pour un peu, vous seriez ces quelques planches qui vous contiennent.
Vous vous appelez Claude A., vous êtes né le 9 juin 1944 à P.
Vous venez d’avoir 65 ans.
Quelques planches vous contiennent, et nous ignorons tout de vous.
Sauf ces planches où vous ranger.
Quel genre de vie est-ce là, où il arrive que des vivants portent en terre des morts sans famille, sans amis ?
Dans ce genre de vie-là, monsieur, nous n’avons pas plus d’âme que la boîte qui vous renferme.
Nous sommes debout, mais debout comme des planches.
Nous sommes en bois.
C’est pourquoi le geste que nous accomplissons ce matin paraît si dérisoire.
Soyez certain pourtant, qu’avec la toute petite âme que nous tâchons de mettre dans notre bois, nous saurons garder présent votre souvenir.
Nous ne vous oublierons pas.
Adieu, monsieur. »
mardi 2 juin 2009
mardi 5 mai 2009
mercredi 1 avril 2009
samedi 21 mars 2009
Chiourme
Là où madame alors vous fûtes,
C’est peu de dire que moi j’étais.
De l’or, ces ciels, c’était l’été.
Puis ce fut vous, votre cœur, vous,
Et le mien fou, ma faim, ce loup,
Mais chut.
Moi l’armoise et vous l’olivier,
Où est l’ocre doux ? et vous, tendre,
Le ru labile et même cendre,
Des appels, et puis sous les feuilles,
Frais fruit, la flamme, oh ! c’est votre œil
Bleuet
Madame, vous étiez offrande,
Avec ce qui poigne, et puis crâne,
Mais l’ignorez-vous : vos arcanes,
Vos tarots menus me hachaient,
Vos sorts melliflus, et j’étais
Ta viande
Et cette infusion de badiane,
Vous rappelez-vous cet anis ?
Vous en suciez l’étoile délice.
T’en souvient-il, dis-moi, tu l’as...
C’était hier, l’hiver, mens-moi,
Pavane.
J’étais votre viande
Votre chien
Mangez-moi la main.
Tous ces bracelets
Vos bagouzes
Nos mots en in-douze.
Enfoncez mes clous
Je suis chouette
Que ta grange rivette.
J’étais votre viande
Votre chat
Crevez-moi neuf fois.
Il en viendra d’autres, madame,
De la dragueuse qui bien vous mine,
De l’étireuse et qui lamine.
Je m’en fous. Vous m’avez, minou,
Émié le cœur, et à bas vous,
Jusquiame !
C’est peu de dire que moi j’étais.
De l’or, ces ciels, c’était l’été.
Puis ce fut vous, votre cœur, vous,
Et le mien fou, ma faim, ce loup,
Mais chut.
Moi l’armoise et vous l’olivier,
Où est l’ocre doux ? et vous, tendre,
Le ru labile et même cendre,
Des appels, et puis sous les feuilles,
Frais fruit, la flamme, oh ! c’est votre œil
Bleuet
Madame, vous étiez offrande,
Avec ce qui poigne, et puis crâne,
Mais l’ignorez-vous : vos arcanes,
Vos tarots menus me hachaient,
Vos sorts melliflus, et j’étais
Ta viande
Et cette infusion de badiane,
Vous rappelez-vous cet anis ?
Vous en suciez l’étoile délice.
T’en souvient-il, dis-moi, tu l’as...
C’était hier, l’hiver, mens-moi,
Pavane.
J’étais votre viande
Votre chien
Mangez-moi la main.
Tous ces bracelets
Vos bagouzes
Nos mots en in-douze.
Enfoncez mes clous
Je suis chouette
Que ta grange rivette.
J’étais votre viande
Votre chat
Crevez-moi neuf fois.
Il en viendra d’autres, madame,
De la dragueuse qui bien vous mine,
De l’étireuse et qui lamine.
Je m’en fous. Vous m’avez, minou,
Émié le cœur, et à bas vous,
Jusquiame !
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